Fatigue et Sclérose en plaquesThèse de Nicolas Royer
Encadrement: Pr Guillaume MILLET & Pr Jean-Philippe CAMDESSANCHÉ
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune qui touche actuellement plus de 2 millions d’individus dans le monde dont 100 000 en France. Elle se caractérise par une inflammation et, à terme, une lésion des fibres nerveuses du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Parmi les nombreux symptômes que peut produire cette maladie, la fatigue chronique est le plus rapporté par les patients (jusqu’à 80%). Bien que l’origine de cette perception de fatigue accentuée soit sans doute multifactorielle, la fatigue neuromusculaire, c’est-à-dire la diminution de la capacité à produire une force induite par l’exercice, pourrait avoir un rôle non négligeable dans cette pathologie.
En effet, des résultats préliminaires suggèrent une fatigue neuromusculaire plus importante à la suite d’un exercice de cyclisme chez les patients atteints de SEP. Cette moindre résistance à l’exercice peut contribuer à une accumulation de fatigue par la répétition des tâches de la vie quotidienne (marche, faire les courses, tâches ménagères). Les origines neuromusculaires de la fatigue chronique chez les patients atteints de SEP sont encore mal comprises. Les études sur l’association entre fatigue chronique et fatigue neuromusculaire ont été conduites principalement sur des petits groupes musculaires ne représentant pas les muscles utilisés dans les activités physiques et/ou de la vie quotidienne.
La première partie de ce projet va donc consister à caractériser les causes de la fatigue chronique chez les patients atteints de SEP à l’aide d’une évaluation plurifactorielle, en examinant particulièrement les origines neuromusculaires lors d’un exercice de pédalage, c’est-à-dire un exercice dynamique impliquant de grosses masses musculaires. La meilleure compréhension des causes de la fatigue permettra de mettre en place une prise en charge approprié (e.g. rééducation).
Pour lutter contre cette fatigue, différents traitements pharmacologiques ont été développé sans qu’il n’existe à ce jour de médicaments permettant de diminuer ou prévenir la fatigue chronique. Dernièrement, des études ont révélé que l’activité physique peut être une thérapie efficace avec des bénéfices qui s’étendent sur différentes fonctions (musculaire, cardio-respiratoire, psychologiques etc…).
Cependant, les réponses à l’exercice peuvent être très différentes entre les patients étant donné que les causes de la fatigue sont variées (perte de force musculaire, faible capacité cardio respiratoire, troubles du sommeil etc…). De ce constat, une intervention sur mesure semble donc appropriée et très prometteuse.
La deuxième partie de ce projet aura pour objectif de comparer les effets d’un programme d’exercice adapté aux différents déficits mesurés (dysfonctionnement musculaire, de la condition physique cardiorespiratoire, de l'inflammation, troubles du sommeil…) à ceux induits par un programme d’exercices traditionnel (conforme aux recommandations actuelles pour les patients atteints de SEP) dans le but de réduire la fatigue perçue et améliorer la qualité de vie des patients.
L’ensemble du projet sera réalisé au sein du Laboratoire Interuniversitaire de Biologie de la Motricité (LIBM) en collaboration avec le service de neurologie du CHU de Saint-Etienne.