Fatigue chronique & patients réa

Caractérisation de la fatigue chronique chez des patients ayant séjourné en unité de réanimation : rôle de la fonction neuromusculaire.Thèse de Djahid Kennouche

Encadrement : Pr Guillaume Millet, LIBM , Co-directeur : Pr Jérôme Morel  CHU Saint Etienne, Co-encadrant : Dr Thomas Lapole, LIBM, Co-encadrant : Dr Julien Gondin, CNRS

Il a été rapporté que 75% des personnes ayant effectué un séjour prolongé en réanimation se sentaient fatiguées. Cette fatigue apparaît comme un des principaux obstacles à la pratique de l’exercice physique durant les semaines qui suivent les séjours en réanimation, impactant le processus de rééducation et à terme la qualité de vie. Plus problématique encore et sans distinction entre les pathologies ayant nécessité un séjour en réanimation, il a été montré que la fatigue affectait les patients de quelques mois jusqu’à plusieurs années après la prise en charge en service de réanimation.

La majorité des études sur ce sujet présentent des limites du fait que les mesures de fatigue utilisées aient été non-multidimensionnelles alors que la fatigue chronique est un phénomène plurifactoriel. En effet, la fatigue chronique peut être due à des causes physiologiques et biologiques directes comme l’anémie, la diminution de la masse musculaire ou encore la dérégulation du système nerveux autonome mais aussi à d’autres causes indirectes comme des facteurs psychologiques, nutritionnels, sociaux et/ou comportementaux.

Si une résistance détériorée à la fatigue aigüe a été proposée comme cause possible, le simple fait que les patients se sentent fatigués le matin au réveil montre que cela ne peut pas expliquer entièrement ce symptôme. Face à cette complexité d’interprétation, seule une analyse complète des causes de la fatigue peut permettre de comprendre ce symptôme chez des patients ayant réalisé un séjour prolongé en service de réanimation.

La première partie du projet est de caractériser la part neuromusculaire de la fatigue chronique rapportée par les patients ayant séjourné en réanimation. Une approche multiparamétrique permettra de prendre en compte la dimension plurifactorielle de la fatigue chronique, en insistant particulièrement sur les différentes origines neuromusculaires possibles (neurogène centrale, périphérique ou musculaire).

Une meilleure connaissance de l’étiologie de la fatigue permettra d’optimiser la prise en charge rééducative précoce des patients et ainsi de diminuer la fatigue chronique perçue et d’améliorer leur qualité de vie.

En outre la neuromyopathie (pathologie atteignant le SNP et/ou muscle) acquise durant la période de réanimation par les patients est souvent diagnostiqué tardivement car reposant sur une évaluation clinique nécessitant un patient conscient et coopérant. La stimulation électrique ou magnétique le long du trajet du nerf moteur afin de générer la contraction du muscle et ainsi apprécier une force musculaire peut être une alternative intéressante d’évaluation précoce au lit du patient encore sédaté.

L’objectif second serait ainsi de valider la reproductibilité d’une plateforme de mesure de force utilisable au lit du patient. Cela a déjà été réalisé sur le volontaire sain avec des résultats intéressants mais très peu d’auteur ont pu montrer des résultats solides sur l’évaluation de la force musculaire par ce biais chez le patient sédaté.